mardi 30 avril 2013

Je suis un auteur/lecteur!


Pour un écrivain, le but est d'être lu.
Partout.
N'importe où.

Je veux vous parler aujourd'hui de ce que j'ai fait il y a quelques temps. J'ai «libéré» quelques exemplaires de mes livres (version papier) via le site "BookCrossing".

Philippine, m'en voudras-tu de t'avoir laissée dans un salon de thé à Magog au Québec ?
Je ne crois pas, car tu n'y es pas restée longtemps. Où es-tu maintenant ?



En français, on parle de  "passe-livre", de "livre voyageur" ou de "libérez un livre".

Le principe est simple : on lit un livre et on le libère en le laissant dans un lieu public afin qu'il continue son chemin et rencontre un autre lecteur, qui le lit à son tour et le libère de nouveau.
De main en main, de lecteur en lectrice, de village en ville et de pays en continents, le livre vit sa propre vie.

Un numéro est attribué à chaque livre et, par le biais d'un site internet, on suit son cheminement.

L'idée de voir mes livres faire le tour du monde m'a toujours séduit.

Je vois une jeune lectrice laissant sur un banc public le livre qu'elle vient d'achever avec une note à l'intérieur, puis s'éloignant sous les rayons d'un soleil perçant difficilement le feuillage dense d'un parc urbain. Un anonyme s'asseyant sur le banc et voyant ce livre seul et abandonné le prend pour lire sur la première page intérieure "Vous tenez entre vos mains mon bien le plus précieux. Prenez en grand soin et j’espère qu'à sa lecture vous serez touché autant que je l'ai été au fil de ses pages. Bon voyage".


Tout bien réfléchi, si vous regardez votre bibliothèque, combien de fois relisez-vous vos livres ?
La plupart sont là comme «attrape-poussière»... Parce que c'est un cadeau... Parce que l'on a été élevés dans le respect des livres et dans une culture de l’appropriation.
Mais un livre, si on ne le lit pas, à quoi sert-il ?
À décorer?

D'où l'idée de partager ses livres, de les faire vivre auprès d'autres lecteurs.

Mais, dans le cas d'un auteur/lecteur, le choix de cette pratique amène un point important : si l'auteur partage ses livres gratuitement, comment fait-il pour vivre et en écrire d'autres?

Je crois que le moment est venu de changer nos pratiques et non pas d'acheter un livre déjà écrit et publié, mais de soutenir un auteur pour lui dire : "Continuez, car j'aime ce que vous faites, je veux lire d'autres livres de vous. Écrivez s'il vous plaît".

Le don va du lecteur à l'auteur. Simplement. Naturellement.

Merci.



1 commentaire:

  1. Ah que j'aime! La façon dont tu écris, ce que tu dis, dont tu le dis. Ces mots me rejoignent dans la grande famille des auteurs / lecteurs, même si ce que j'écris actuellement n'est pas pour voie de publication, même si je lis peu - car j'ai beau dire que je n'ai que peu de temps, la vérité, c'est que je ne prends pas le temps... Ce disant, je le réalise, je le conscientise, alors j"émets l'hypothèse que peut-être, cet après-midi, ce soir, demain, je vais m,asseoir, prendre un livre et lire, même si les corrections attendent, même si la vaisselle attend. C'est finalement ce choix-là qui me fait lectrice: l'intention de lire. Une façon d'arrêter le temps, de le suspendre à la corde des mots de l'auteur, qui s'enchainent, parfois se déchainent...! Une façon de s'échapper - de la réalité physique du lieu où je suis / lis, une façon de voyager à travers l'espace-temps. La lecture serait-elle quantique?...
    Les mots, pour se dire, nous dire, te dire, dire à l'autre, dire de l'autre... Les précieux qui me permettent aussi de me révéler sur la page.
    Toujours pas lu - pas pris le temps de lire Philippine, ni d'aller décharger le programme - malgré l'IPad qui trône dorénavant dans la maison... Mais... je ne désespère pas! J'espère que toi non plus...!
    Bonnes suites.
    B.

    RépondreSupprimer